Monthly Archives: octobre 2014

Journal de l’aube 270

Deux semaines que Maman est partie. Le chemin de deuil est immense. Il se parcourt à petits pas chaotiques. Les mots manquent pour raconter l’épreuve. Mais il existe un lieu béni où l’indicible prend forme : Mots sous l’aube, le journal poétique d’Anna Jouy, poétesse amie avec qui nous avons partagé un VaseCommuniquant en juillet dernier. Hier-matin, son Journal de l’aube était teinté de cette mélancolie sombre et si lumineuse à la fois qui m’étreint depuis le départ de Maman. M’est venu le désir de lire ce texte et de l’accompagner d’un Nocturne de Chopin. Nocturne comme cette nuit que j’imagine traversée par nos disparus en direction de l’autre monde. La photo qui illustre ce son du jour est la toute dernière que Maman prit fin septembre depuis son lit.

Leave a Comment

Filed under son

Tant de saisons d’enfer avec Rimbaud

https://soundcloud.com/ericschulthess/on-nest-pas-serieux-quand-on-a-dix-sept-ans

Il y a 160 ans, le 20 octobre 1854, naissait Arthur Rimbaud. Mort à Marseille 37 ans plus tard. De loin mon poète préféré, le minot de Charleville. Découvert ses textes à l’adolescence. M’accompagnent depuis. Comme un phare. Comme un pays de mots et de sons ouvert à tant de continents. Dans son Tiers Livre, François Bon raconte que le fac-similé Rimbaud de Une Saison en enfer et de Les Illuminations fait partie des livres qui l’ont fait. Oui, c’est ça, enfants de ce poète nous sommes. Comme Léo Ferré. Comme Stéphane Hessel aussi que je réécoute souvent avec émotion réciter Le Bateau ivre.

Aube

J’ai embrassé l’aube d’été.
Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route
du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes
se levèrent sans bruit.
La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.
Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.
Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq.
A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre,
je la chassais.
En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu
son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.
Au réveil il était midi.

Arthur Rimbaud (1854 – 1891)

Leave a Comment

Filed under son

Massilia Sound System de retour

Massilia. Huit lettres sur une pochette toute bleue. Avec une étoile sur le second i, comme une bougie d’anniversaire pour fêter le huitième album de Massilia Sound System. Le groupe marseillais a trente ans. Il a mis sept années pour sortir cet opus, le premier depuis le jubilatoire Oai e libertat. C’est un évènement. À partager sans compter. Tolérance, accueil, résistance, contestation, fête, lutte, rencontre, autant de mots qui participent du credo affiché et propagé par le groupe marseillais. Si tout fout le camp, « si tout va mal, si lèva mai la cançon, la chanson se lèvera encore et Massilia sera là pour la chanter« . Pour prolonger ce teaser de l’album et déguster quelques bonnes vidéos de Massilia, c’est par ici.

 

Leave a Comment

Filed under son

Mexico, Mexico, quelle symphonie !

C’est une formidable carte postale sonore que celle-ci,  » Los gritos de Mexico », postée tout récemment par Félix Blume, l’ingénieux ingénieur du son et documentariste dont je vous ai déjà parlé ici. Quel remarquable travail d’écoute, de captation et d’assemblage de tous ces sons, extraits de la mégalopole d’Amérique Centrale ! Une véritable symphonie à écouter et réécouter en fermant les yeux. Pour prolonger, lire ici le billet consacré à Félix par Sytone, le site dédié à l’actualité & la critique de l’art radiophonique.

 

Leave a Comment

Filed under son

Le cercle de silence

Fin d’après-midi en descendant Canebière. Bruyante, comme toujours. Suis tombé sur un cercle de silence, constitué de quelques femmes et hommes, installés Cours Saint-Louis, dans l’indifférence quasi générale. Sur leurs panneaux, j’ai lu ceci :

« Les Cercles de Silence regroupent des citoyens de tous horizons qui devant l’enfermement systématique des « sans-papiers » dans les Centres de Rétention Administrative (CRA) s’élèvent contre les atteintes à l’humanité des « sans-papiers » et à celle des exécutants d’ordres incompatibles avec leur propre dignité. Devant la gravité de la situation, les membres des Cercles de Silence désirent aller au-delà des mots et des cris. Ils expriment la force de leur réprobation et de leur interrogation avec les moyens de la non-violence, et spécialement le silence. Le silence des forts et des persévérants. Par le silence, ils écoutent leur propre conscience et font appel à la conscience de leurs concitoyens. »

 

Leave a Comment

Filed under son

Approcher le Gabian du rocher noir

https://soundcloud.com/ericschulthess/sapprocher-du-gabian

Retourner à la mer. Sur les rochers du Petit Nice. Parfum d’enfance. Y avons passé tant et tant de journées… Sur le rocher noir comme en son royaume, un paisible Gabian savoure le chant des flots. S’approcher à petits pas et le regarder s’envoler au-dessus de la mer couleur deuil. Sans un cri.

IMG_4619

Leave a Comment

Filed under son

La Nuit brésilienne au bout des doigts

Épatante, la dernière livraison de La Nuit, la revue digitale que je suis depuis quelques bons mois maintenant. Cent pour cent brésilienne. Musiques, films, photos, tout nous emmène dans le pays métis par excellence qui tente par menues initiatives citoyennes de réinventer son histoire. Un numéro 15 à échelle humaine, loins des clichés remâchés sur le foot, la samba et le carnaval. Pour s’adonner à La Nuit, c’est tout simple, faut s’abonner et c’est par ici.

Leave a Comment

Filed under son

60 ans et tous ses fans

Je ne suis pas guitariste mais comme bien des enfants nés dans les années 50, j’ai grandi avec Jimi Hendrix. Une Fender Stratocaster il jouait. Cette guitare de légende qui fête ses 60 ans ce mois-ci. Angel. Little Wing. Purpel Haze. Me les remets souvent ces morceaux d’anthologie. Du coup, suis tombé en admiration sur la superbe série documentaire proposée par Thibault Lefèvre sur Inter. Pour prolonger le plaisir, c’est par ici.

 

Leave a Comment

Filed under son

Quelles vacances à la Belle de Mai !

Les vacances de Monsieur Hulot. Première rencontre avec le chef d’oeuvre de Jacques Tati. Tourné en 1951 et 1952 et sorti en 53. Je n’étais pas encore né. Mes parents avaient à peine un peu plus de vingt ans. Quelles vacances ! Drôlissimes de la séquence inagurale – la gare et le départ en train vers le lieu des congés – à la séquence du feu d’artifice, juste avant la fin du film où Tati acteur sait souvent disparaître pour laisser toute la place au comique des autres personnages. La démocratisation du burlesque. Ces vacances, j’en ai savouré aussi la bande son. Richesse, finesse. Les mots superflus. Place au langage du corps. Au comique des mimiques et des attitudes. Le prochain film programmé, c’est Mon oncle, Oscar du meilleur film étranger siouplé ! Au fait, c’est au Gyptis ancien théâtre du quartier de la Belle de Mai à Marseille et désormais transformé en cinéma par la Friche – qu’avec Chantal nous avons découvert Tati. Au programme jusqu’à demain mardi, une intégrale Jacques Tati.

Leave a Comment

Filed under son

Le papier reste blanc

White paper, ce morceau composé par la japonaise Yuki Murata, m’accompagne en ce premier dimanche sans ma mère. Page blanche puis les mots surgissent. Nouvelle Jachère. À découvrir sur mon CarnetDeMarseille.

 

 

 

Leave a Comment

Filed under son