Tag Archives: écriture

La Supplique aux Morts d’Isabelle Parienté-Butterlin

Il est des auteurs dont j’aurais aimé écrire les textes*. Isabelle Parienté-Butterlin est de ceux-là. Accorder mots justes et pensée profonde, qui touchent à cette douloureuse humanité que nous avons en partage, tel est son souffle et son talent. Résonne aussi en moi le son que recèlent ses phrases. Ce tempo. Ce rythme bouleversant. Ces silences. Lire ses textes à voix haute me réconforte. Me maintient debout. M’empêche de laisser la nuit du monde s’introduire en moi. Pour prolonger cette écoute, son site au bord des mondes vous attend ici.

*Je pense à Anna Jouy, François Bon, Serge Marcel Roche, là tout de suite

 

 

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Novembre au lendemain des morts

Juste aux pieds de cette montagne où je suis, une prison — et les types dedans, au bord de la mer, tournent sans doute au milieu de murs qui ne laissent rien passer des embruns. » Tant d’humanité au coeur de cette phrase. Émotion douce à la lecture de cet extrait de Novembre au lendemain des morts, l’un des billets du Journal qu’Arnaud Maïsetti tient sur son site Carnets. Ce texte poétique, je l’ai lu et relu plusieurs fois avant d’oser me lancer dans son récit à voix haute. Savouré les mots qu’il choisit pour se raconter dans Marseille, pour raconter son regard singulier sur la ville. Séduit par la douceur du rythme imprimé à ses phrases. Bouleversé par la conscience exprimée de ce lien permanent qui rapproche les morts et les vivants.

Romancier, docteur en littérature, Arnaud Maïsetti enseigne les études théâtrales à l’Université Aix-Marseille.

Ses Carnets recèlent aussi une multitude de photographies.

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Le papier reste blanc

White paper, ce morceau composé par la japonaise Yuki Murata, m’accompagne en ce premier dimanche sans ma mère. Page blanche puis les mots surgissent. Nouvelle Jachère. À découvrir sur mon CarnetDeMarseille.

 

 

 

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Supplique aux morts et Violoncelle

https://soundcloud.com/ericschulthess/supplique-aux-morts-et-1

Parler aux morts. S’adresser aux disparus. Leur écrire. Leur dire qu’ils existent toujours. Leur faire savoir qu’il en sera ainsi tant que nous vivrons. Tant que nous saurons les chérir de mots et de pensées belles. Leur rappeler que tant que persistera cette ombre chinoise par eux projetée sur nos murs, sur nos peaux, sur l’immensité de nos nuits intérieures, ils continueront de vivre. Ils seront là. À nos côtés. Découpés de lumière au fond de notre obscurité. Isabelle Parienté-Butterlin est l’auteur de cette sublime Supplique aux Morts. La onzième qu’elle écrit et publie sur son blog Au bord des mondes. À chacune d’entre elles, je suis bouleversé. Ses mots sonnent avec une telle justesse. Une telle poésie. Une telle puissance aussi, teintée de douceur et de désespérance. Ces Suppliques résonnent en moi au plus profond car comme Isabelle, je suis saisi au quotidien par ce paradoxe. Comme les jours anciens, nos disparus ne reviendront plus et pourtant les voilà qui continuent de vivre en nous, de nous frôler, par la grâce des mots que nous leur adressons depuis notre nuit intérieure en convoquant leur souvenir. Cette onzième Supplique, j’ai désiré la lire à voix haute et la mêler à l’un des morceaux de musique que je préfère. Vous aurez sans doute reconnu le Prélude de la 4ème Suite pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach, joué par Mstislav Rostropovitch. Bach, Rostropovitch. Souvenir d’eux aussi, lumineux et précis dans la nuit intérieure qui nous englobe.

Supplique aux Morts 11

« Froissement de vous, des souvenirs de vous, frôlements de vous dans la nuit intérieure, frôlement de vous, froissement, dans cette nuit intérieure que nous portons en nous, qui pas un instant ne nous quitte, même en plein vent, plein soleil, il reste, il demeure un repli, un recoin

de nuit intérieure

dans notre pupille, froissements de vous, un tissu qu’on froisse, un crissement, qu’on n’entend pas dans le monde, froissements de vous, et le monde passe, et s’étire, et nous : repli de nous,

dans la nuit intérieure où nous connaissons,

de nous les angoisses, de nous les impossibles, de nous les replis, ce qui nous empêche, nous retient, nous englue, bitume de nous, dans la nuit intérieure, qui nous enveloppe, ruban de Mœbius, de nous se retournant sur nous, nous engluant

et le souvenir de vous, lumineux et précis dans la nuit intérieure qui nous englobe

ombre chinoise du bonheur de vous, qui fut, qui s’enfuit, ombre chinoise et découpée, sur la nuit intérieure de nous, nous engloutis dans la nuit intérieure, et vous, silhouettes, se découpant, bordures fines, sur la nuit intérieure

je ne sais pas combien de temps nous surnagerons, j’ai rêvé plusieurs fois qu’elle nous engloutissait, nous surnageons, elle nous engloutit, cela sans fin, engloutissement, de nous, dans la nuit intérieure, nous tentons, de surnager, nous tentons, et elle nous engloutit, et nous descendons, nous nous absorbons

dans cette nuit intérieure sur laquelle vous vous découpez. »

Isabelle Parienté-Butterlin

 

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Soudain, de la grêle partout

L’orage n’a duré qu’une poignée de minutes. Suffisamment pour coiffer la ville d’un blanc grêlé qui nous a fait retomber en hiver. Dans le ciel gris sale, j’ai lu comme un écoeurement teinté de vilaine pitié pour ce pays, notre pays, – et notamment ma région – qui se laisse meurtrir sans trop broncher par les assassins d’horizon.

horizon

Cette photo est signée Candice Nguyen. Elle l’a postée sur Twitter dimanche-soir depuis Marseille. Comme moi, elle voyage avec les mots, les sons et les lumières du monde. Je vous recommande son superbe blog. C’est par ici.

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L’écrivaine des oliviers

Jacqueline Bellino a la passion de l’écriture et des oliviers. Elle les cultive depuis des années sur son domaine de L’Escarène, dans l’arrière-pays niçois. Ses arbres l’inspirent. Jacqueline est une écrivaine paysanne
Les livres de l’olivier
Le site des écrivains paysans

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