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Tant de saisons d’enfer avec Rimbaud

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Il y a 160 ans, le 20 octobre 1854, naissait Arthur Rimbaud. Mort à Marseille 37 ans plus tard. De loin mon poète préféré, le minot de Charleville. Découvert ses textes à l’adolescence. M’accompagnent depuis. Comme un phare. Comme un pays de mots et de sons ouvert à tant de continents. Dans son Tiers Livre, François Bon raconte que le fac-similé Rimbaud de Une Saison en enfer et de Les Illuminations fait partie des livres qui l’ont fait. Oui, c’est ça, enfants de ce poète nous sommes. Comme Léo Ferré. Comme Stéphane Hessel aussi que je réécoute souvent avec émotion réciter Le Bateau ivre.

Aube

J’ai embrassé l’aube d’été.
Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route
du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes
se levèrent sans bruit.
La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.
Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.
Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq.
A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre,
je la chassais.
En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu
son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.
Au réveil il était midi.

Arthur Rimbaud (1854 – 1891)

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La voix de Lelius, mystérieux poète

Lelius – vous venez d’écouter sa lecture d’Enfants, le poème de Robert Desnos – est un amoureux fou de poésie. J’aime sa voix chaude et profonde. Mystérieux ce Lelius, car de lui j’ignore tout sauf qu’il donne à entendre et à voir sur son blog Perles d’Orphée tant de belles choses. La musique, la peinture, la sculpture et la philosophie sont d’autres royaumes qu’il explore et partage avec gourmandise, enthousiasme et délicatesse. Le talent de Lelius me touche. Voici un autre de ses poèmes lus. L’immense Dormeur du Val d’Arthur Rimbaud.

Pour savourer d’autres textes lus par Lelius, c’est par ici.

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Au monument Arthur Rimbaud, la mémoire fragile des Marseillais

Marseille. Plages du Prado. Une balade au soleil le long de la mer avec Noémie, ma fille aînée. En haut d’une petite butte, le monument dédié à Arthur Rimbaud, venu s’échouer à Marseille, son dernier voyage, et mourir à l’Hôpital de La Conception le 10 novembre 1891. Depuis bientôt un quart de siècle une sculpture de Jean Amado et une stèle en contrebas évoquent le poète et son Bateau ivre. Monument discret, fortin bistre penché vers la mer. Mémoire fragile. Polie comme un ancien galet. Pour combien de temps encore ?

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La webvoice du Carré des Ecrivains

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai reçu l’invitation du Comité du Vieux Marseille à participer au 22ème Carré des Ecrivains, demain samedi au Centre Bourse de Marseille. J’y viendrai dédicacer mon recueil de nouvelles Marseille rouge sangs. Ce sera aussi l’occasion de rencontrer d’autres auteurs invités. D’échanger avec eux. En tout, nous serons 222 ! Je leur demanderai entre autres ce qu’ils pensent de l’annonce audio de l’évènement sur le site de Marseille Provence 2013, qui est l’un des partenaires du Carré des Ecrivains 2013.
Ce son est celui d’une webvoice, produite par le site Tingwo, spécialisé dans la lecture phonétique de textes quels qu’ils soient. Mmmouais… J’avoue ne pas être particulièrement séduit par le son robotisé de cette cybervoix. Sans chair. Sans émotion. Sans vie. Curieux que Marseille Provence 2013 ait opté pour une webvoice plutôt que pour la voix d’un écrivain ou celle d’un organisateur du Comité du Vieux Marseille. J’en profite pour souligner que le plaisir et la fierté de participer à ce Carré des Ecivains 2013 ne gomme pas les critiques que j’ai pu adresser sur ce blog vis à vis de Marseille Provence 2013 capitale de la culture. Je déplore notamment que ses organisateurs aient laissé IAM de côté, tout comme Jean-Claude Izzo. Sans parler de l’absence de toute évocation d’Arthur Rimbaud, qui vécut ses dernières heures à l’Hôpital de la Conception à Marseille.
Le Carré des Ecrivains sur le net.

 

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Le parking de la culture…

Marseille. Parking du Centre Bourse hier-soir. Une course à faire avant d’aller embrasser ma mère. Premier niveau. Je me gare, je sors de ma voiture et j’entends ça.
Je ne connaissais pas cette radio. Radio Vinci Park, première radio d’entreprise entièrement dédiée à la musique classique. Partenaire de Marseille Provence Capitale Européenne de la Culture 2013. Chopin en sous-sol. Mmmouais. Pourquoi pas après tout ? Cela sonne mieux à mes oreilles que Frédéric François ou Francis Lalanne. Et peut-être faut-il ça pour tenter de faire oublier le tarif du parking. Peut-être. Mais aucun morceau, fût-il de Chopin ou de Schubert ne pourra me faire oublier que depuis son lancement début janvier, en sous-sol comme au grand air, MP 3013 n’a pas daigné programmer la moindre note d’IAM. Ni la moindre lecture de Jean-Claude Izzo. Ni le moindre hommage à Arthur Rimbaud, qui mourut à Marseille en 1854, il y aura 120 ans demain. Faut-il rappeler aux organisateurs que depuis 2005, Vinci Park célèbre la poésie en s’associant au Printemps des poètes ?

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Arthur Rimbaud, 159 ans aujourd’hui

Arthur Rimbaud naquit le 20 octobre 1854 à Charleville-Mézières. Je lui dois mon amour pour la poésie. Je me souviens même que jeune adolescent, je rêvais de devenir Arthur Rimbaud. Pour fêter son 159ème anniversaire, j’ai choisi la voix du regretté Stéphane Hessel. Passionné lui aussi de poésie, l’auteur de « Indignez-vous ! » nous embarque à bord du Bateau ivre du poète.

Cette lecture est extraite de l’album Une voix pour la poésie, un CD de poèmes dits par Stéphane Hessel et mis en musique par Laurent Audemard, publié par Indigènes Editions.

Je vous recommande de vous le procurer. Stéphane Hessel y lit aussi Apollinaire, Baudelaire, Villon ou Hölderlin, entre autres. C’est une merveille de disque.

Le Bateau Ivre lu par Philippe Léotard sur Youtube

Arthur Rimbaud sur poetes.com

Arthur Rimbaud sur Wikipedia

Sur France Culture, Henri Guillemin raconte Verlaine et Rimbaud

 

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Effarante misère

Aujourd’hui 17 octobre, c’est la Journée mondiale du refus de la misère. Initiée il y a près de 30 ans par le père Joseph Wresinski, le fondateur d’ATD Quart Monde, cette journée est destinée à sortir de l’oubli les plus démunis d’entre les humains. Pour y contribuer à ma façon – avec un son – j’ai choisi la poésie d’Arthur Rimbaud. Par la voix de Gérard Desarthe, plongeons-nous dans l’extrème misère des enfants de la fin du 19ème siècle. Le poème s’intitule Les Effarés, l’un des textes du recueil Poésies.

Les Effarés fut écrit par Arthur Rimbaud après l’échec sanglant de la Commune de Paris. S’il revenait sur terre près d’un siècle et demi plus tard, l’enfant de Charleville-Mézières constaterait que la misère n’a pas beaucoup perdu de terrain…

Rimbaud Arthur, le site

Les Effarés

Noirs dans la neige et dans la brume,
Au grand soupirail qui s’allume,
Leurs culs en rond,

A genoux, cinq petits, – misère ! –
Regardent le Boulanger faire
Le lourd pain blond.

Ils voient le fort bras blanc qui tourne
La pâte grise et qui l’enfourne
Dans un trou clair.

Ils écoutent le bon pain cuire.
Le Boulanger au gras sourire
Grogne un vieil air.

Ils sont blottis, pas un ne bouge,
Au souffle du soupirail rouge
Chaud comme un sein.

Quand pour quelque médianoche,
Façonné comme une brioche
On sort le pain,

Quand, sous les poutres enfumées,
Chantent les croûtes parfumées
Et les grillons,

Que ce trou chaud souffle la vie,
Ils ont leur âme si ravie
Sous leurs haillons,

Ils se ressentent si bien vivre,
Les pauvres Jésus pleins de givre,
Qu’ils sont là tous,

Collant leurs petits museaux roses
Au treillage, grognant des choses
Entre les trous,

Tout bêtes, faisant leurs prières
Et repliés vers ces lumières
Du ciel rouvert,

Si fort qu’ils crèvent leur culotte
Et que leur chemise tremblote
Au vent d’hiver.

Arthur Rimbaud (1854 – 1891)

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Le givre et Arthur Rimbaud

Moins six degrés dehors. La voiture est couverte de givre. Alors, il faut gratter, gratter encore, quitte à voir ses doigts au fil des minutes se charger de poudre blanche et glacée, en se disant qu’on ferait peut-être mieux de marcher à pied ou de grimper dans un petit wagon rose…

Bonus du jour, « Rêvé pour l’hiver », le poème d’Arthur Rimbaud, lu par Alexandre Khazal, du site Litterature audio.com

Trucs et astuces pour faire face aux désagréments de l’hiver, proposés par  consoGlobe, le site dédié à la consommation durable.

 

 

 

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