C’est un ruisseau près de chez moi, qui parle de fonte des neiges. Il déboule dans un petit vallon encore pris de givre et de froidure. Ce ruisseau se fait entendre et nous sentons que le redoux est là. Enfin presque là. Dans la campagne de Haute Provence encore teintée de blanc, la lumière se fait un peu plus vive chaque jour et annonce timidement que dans un mois, le printemps aura sonné à notre porte. D’ici là, les oiseaux effarés auront pris des forces, heureux comme tout de saluer l’envol du vilain hiver…
Le Ruisseau
Beaucoup d’eau a passé sous le pont
et aussi énormément de sang
Mais aux pieds de l’amour
coule un grand ruisseau blanc
Et dans les jardins de la lune
où tous les jours c’est ta fête
ce ruisseau chante en dormant
Et cette lune c’est ma tête
où tourne un grand soleil bleu
Et ce soleil c’est tes yeux
Jacques Prévert ( 1900 – 1977 )
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Ne plus bouger .. Se laisser bercer.. L’eau, élément purificateur de l’âme….se ressourcer n’est pas un vain mot…. 😉
Merci Margaret pour ce commentaire qui parle d’âme.
Après la fonte des neiges , il coulera plus fort , tu entendras ….
Au bord du ruisseau, je me laissai porter
Par le murmure de l’eau, le piaillement des oiseaux
Me prenant pour un arbre le temps d’un instant
Tu as lâché ma main
Je suis tombée à l’eau
Plouf
Joli poème, Florence. Merci. Pour le plouf, j’attendrai que l’eau soit moins glaciale 🙂
Le ruisseau m’évoque aussi Gavroche, et ces quelques lignes de Victor Hugo : « Je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire, Le nez dans le ruisseau, c’est la faute à… Il n’acheva point. Une seconde balle du même tireur l’arrêta court. Cette fois, il s’abattit la face contre le pavé et il ne remua plus. Cette petite grande âme venait de s’envoler ». Les Misérables.