Author Archives: Eric Schulthess

Le Faux Lion du Sénégal

La danse du Faux Lion – Simb en wolof, la langue la plus parlée au Sénégal – est organisée dans toutes les régions du pays, à certaines grandes occasions comme la fête de l’indépendance ou la fête de la jeunesse ainsi que lors des grandes vacances par exemple.

A l’origine, le Faux-Lion est un rite de possession qui remonte à l’époque où le Sénégal était couvert de forêts peuplées d’animaux sauvages. La légende veut que le chasseur qui survivait à une attaque de lion devenait une personne étrange qui perdait la tête. Pour le soigner, les guérisseurs procédaient alors à des rituels de « possession ». Aujourd’hui, le jeu du Faux Lion est une animation de rue très populaire au pays de la Téranga.

Prière aux masques

Recueil : « Chants d’ombre »

Masques! Ô Masques!
Masques noirs masques rouges, vous masques blanc-et-noir
Masques aux quatre points d’où souffle l’Esprit
Je vous salue dans le silence!
Et pas toi le dernier, Ancêtre à tête de lion.
Vous gardez ce lieu forclos à tout rire de femme, à tout sourire qui se fane
Vous distillez cet air d’éternité où je respire l’air de mes Pères.
Masques aux visages sans masque, dépouillés de toute fossette comme de toute ride
Qui avez composé ce portrait, ce visage mien penché sur l’autel de papier blanc
A votre image, écoutez-moi!
Voici que meurt l’Afrique des empires – c’est l’agonie d’une princesse pitoyable
Et aussi l’Europe à qui nous sommes liés par le nombril.
Fixez vos yeux immuables sur vos enfants que l’on commande
Qui donnent leur vie comme le pauvre son dernier vêtement.
Que nous répondions présents à la renaissance du Monde
Ainsi le levain qui est nécessaire à la farine blanche.
Car qui apprendrait le rythme au monde défunt des machines et des canons?
Qui pousserait le cri de joie pour réveiller morts et orphelins à l’aurore?
Dites, qui rendrait la mémoire de vie à l’homme aux espoirs éventrés?
Ils nous disent les hommes du coton du café de l’huile
Ils nous disent les hommes de la mort.
Nous sommes les hommes de la danse, dont les pieds
reprennent vigueur en frappant le sol dur.

Léopold Sédar SENGHOR (1906 – 2001)

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L’arrivée du train électrique

A chaque fois qu’un train entre en gare, je me remémore mon tout premier face à face avec une locomotive fumante et sifflante, prête à partir, en bout de quai, gare Saint-Charles à Marseille. J’étais petit – 5 ans peut-être – à la fois effrayé et émerveillé. Au fil du temps, les machines ont perdu de leur beauté mais leur musique est toujours aussi fascinante.

« Il faut beaucoup d’efforts pour ne pas se figurer que le cheval de fer est une bête véritable. On l’entend souffler au repos, se lamenter au départ, japper en route; il sue, il tremble, il siffle, il hennit, il se ralentit, il s’emporte »… « D’énormes raquettes d’étincelles jaillissent à tout moment de ses roues ou de ses pieds, comme tu voudras, et son haleine s’en va sur vos têtes en beaux nuages de fumée blanche qui se déchirent aux arbres de la route. »

Victor Hugo (1802 – 1885)

 

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La mer à Malmousque, Marseille

Fermez les yeux ! La mer est là, juste à côté.

Vous êtes à Malmousque, avec vue sur les îles d’Endoume.

Marseille, Porte du Sud

 » Allez à Marseille. Marseille vous répondra.
Cette ville est une leçon. L’indifférence coupable des contemporains ne la désarme pas. Attentive, elle écoute la voix du vaste monde et, forte de son expérience, elle engage, en notre nom, la conversation avec la terre entière.
Un oriflamme claquant au vent sur l infini de l’horizon, voilà Marseille.
Elle double son port d’un arrière-port. Ses Compagnies de navigation lancent chaque année des paquebots plus beaux que des châteaux.
Les autres grandes nations font cependant davantage. Aidons Marseille dans sa montée. Toute l’Italie est derrière Gênes pour le pousser. La France ne connaît de Marseille que Marius et le mistral… »

Albert Londres (1884 – 1932)

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Le marché s’installe

Chaque jeudi à Salies-de-Béarn au petit matin, la place du Bayaa accueille les commerçants du marché.

Chacun monte son étal, déballe ses cageots, installe ses produits.

Les premiers acheteurs ne tarderont pas à arriver.

Un Jurançon 93
Aux couleurs du maïs,
Et ma mie, et l’air du pays :
Que mon coeur était aise.

Ah, les vignes de Jurançon,
Se sont-elles fanées,
Comme ont fait mes belles années,
Et mon bel échanson ?

Dessous les tonnelles fleuries
Ne reviendrez-vous point
A l’heure où Pau blanchit au loin
Par-delà les prairies ?

Paul-Jean Toulet

Poète béarnais (1867-1920)

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L’oeil de Sainte-Lucie

Sur le Vieux-Port de Marseille, les femmes de pêcheurs ne vendent pas seulement du poisson et des coquillages.

L’oeil de Sainte-Lucie trouve aussi sa place sur les étals.

L’oeil de Sainte-Lucie est l’opercule d’un « biou », une sorte de bigorneau dont la coquille est ronde, d’où le nom que lui donnent les pêcheurs de Méditerranée. En nacre orangée, cet opercule est conservé comme porte-bonheur, glissé dans un porte-monnaie, une tirelire ou un tiroir-caisse. Il peut aussi être serti et porté comme bijou protecteur qui éloigne le « mauvais oeil ».

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Le rossignol de Shanghai

Bienvenue dans mon blog sonore !

Chaque jour viendra s’y installer l’un des sons enregistrés à deux pas de

chez moi ou de l’autre côté du monde.

Pour commencer la série, voici le chant matinal d’un rossignol de Shanghai.

Avant que le tumulte de la grande cité chinoise le réduise au silence,

l’oiseau a trouvé sa place au lever du jour.

« Les nuits suivantes, quand le rossignol se remettait à chanter, le pêcheur redisait à chaque fois: « Mon Dieu! Comme c’est beau !  » Des voyageurs de tous les pays venaient dans la ville de l’empereur et s’émerveillaient devant le château et son jardin; mais lorsqu’ils finissaient par entendre le Rossignol, ils disaient tous: « Voilà ce qui est le plus beau! » Lorsqu’ils revenaient chez eux, les voyageurs racontaient ce qu’ils avaient vu et les érudits écrivaient beaucoup de livres à propos de la ville, du château et du jardin. Mais ils n’oubliaient pas le rossignol: il recevait les plus belles louanges et ceux qui étaient poètes réservaient leurs plus beaux vers pour ce rossignol qui vivaient dans la forêt, tout près de la mer. »

Le Rossignol et l’Empereur, conte d’Andersen

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