Author Archives: Eric Schulthess

Mescle de pluie

Je ne sais pas chez vous, mais ce soir, ici en Béarn il pleut et ça fait du bien, c’est très agréable. Après une journée chaude comme tout, l’obscurité a ramené les nuages de l’océan vers l’intérieur et les gouttes ont entamé leur ballet sur les tuiles des toits. Du coup, j’ai cherché et trouvé du bon son de pluie mêlé à de la musique apaisante. C’est Alexander Plaum, chercheur de sons de nature, qui depuis Saint-Pétersbourg nous envoie cette mescle. Nisk Rain est le titre du morceau.

Vous connaissez ma passion pour les haïkus. En voici deux, du grand maître japonais Bashô, que lui a inspiré la pluie.

Voyageur                                                             La pluie brumeuse
ainsi m’appellera-t-on –                                    un jour sans voir le mont Fuji –
première bruine                                                 que c’est agréable

Bashô (1644-1694)

 

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Respirez, c’est Phaune Radio !

Découverte déroutante, une webradio nommée Phaune Radio. Sa profession de foi laisse grandes ouvertes les portes de l’imagination et du délire créatif : « Phaune Radio libère des sons effervescents : fenêtres ouvertes sur des paysages sonores du monde entier, musiques aventureuses, hirsutes ou horizontales, rencontres animales, documentaires et créations. Le plan : transformer la radio en un kaléidoscope halluciné et invisible, une expérience inédite d’écoute sauvage et sans bord… » Confirmation avec cet opus riche en surprises : Polyphaunes #2 : Souffles
Phaune Radio sur la Toile

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Le souffle coupé

Je viens de découvrir – grâce à Annabel l’une de mes amies twitteuses, @annabelinside – une vidéo de l’artiste basque Javier Pérez, qui m’a laissé quasiment en apnée de bout en bout. En puntas donne à voir et à entendre une ballerine juchée sur la pointe de deux couteaux de cuisine fixées sur ses pointes de danseuse. Amélie Ségarra danse sur un piano noir. Spectacle fascinant. Mescle de grâce et de rage. De légèreté naïve et de violence brute. Extrait.
Né à Bilbao en 1968, Javier Pérez est peintre, sculpteur, photographe et vidéaste. Il vit et travaille à Barcelone.  Sur son site, il explique qu’il aime traiter dans ses créations des points de rencontre entre le spirituel et le charnel, entre le pur et l’impur, le beau et l’horrible, entre l’attraction et la répulsion.
La vidéo de En Puntas
A partir du 24 octobre, Javier Pérez exposera à la galerie parisienne Claudine Papillon
Javier Pérez est aussi sur Tumblr

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Dans le phare de Biarritz

Hier après-midi, avec ma compagne Chantal, au terme d’une belle balade le long de l’océan, nous avons grimpé tout en haut du phare de Biarritz. Cinq petites minutes d’ascension à l’intérieur de l’édifice et au bout des 248 marches, un point de vue grandiose qui embrasse du sud des Landes jusqu’aux Pyrénées… et aussi, un peu de vertige…
Le phare de Biarritz est l’un des 3 phares des Pyrénées Atlantiques avec ceux de Socoa et de Saint Jean de Luz. Construit de 1830 à 1832 sur le sommet de la falaise de la pointe Saint-Martin qui domine la ville. Il figure sur la liste des monuments historiques depuis 2009.
 Le gardien du phare aime trop les oiseaux
Des oiseaux par milliers volent vers les feux
Par milliers ils tombent par milliers ils se cognent
Par milliers aveuglés par milliers assommés
Par milliers ils meurent.

Le gardien ne peut supporter des choses pareilles
Les oiseaux il les aime trop
Alors il dit tant pis je m’en fous
Et il éteint tout

Au loin un cargo fait naufrage
Un cargo venant des îles
Un cargo chargé d’oiseaux
Des milliers d’oiseaux des îles
Des milliers d’oiseaux noyés.

Jacques Prévert (1900 – 1977)

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La voix de Georges Braque

J’ai découvert récemment sur la Toile un passionné de radio. Il se prénomme Fañch. Il est Breton, a écouté ses premières émissions sur les genoux de sa grand-mère et tient un blog à la fois sensible et pointu, Radio Fañch. Ce qu’il aime, c’est la radio de qualité. Cette radio qui prend le temps de donner la parole, de laisser la place aux silences, de raconter des histoires. Une radio qui donne à entendre des voix et des sons du monde. D’aujourd’hui comme d’antan. De ces voix qui restent et resteront uniques. Présentes à jamais. Hier-soir sur Radio Fañch, j’ai été happé par un document sonore – Braque, l’ermite de génie. – signé du regretté Robert Arnaut, l’un des très grands noms de Radio France. De sa voix chaude et paisible teintée d’une pointe d’accent occitan, Robert Arnaut retrace et commente l’oeuvre du peintre, créateur du cubisme. L’émission s’appelait Chroniques sauvages. Allez vous plonger dans ce merveilleux document sur Radio Fañch.
Et pour vous mettre en bouche, tenez, voici la voix du maître, Georges Braque, interrogé en 1951 par Alain Trutat sur la Radiodiffusion française. Extrait
Début août, Fañch rendait hommage à Robert Arnaut
Télérama présente la rétrospective Georges Braque au Grand Palais à Paris jusqu’au 6 janvier 2013. Près de 240 oeuvres y sont exposées.

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Duerme negrito

Découvert et propulsé sur scène par une certaine Edith Piaf en 1950, le chanteur et guitariste argentin – indien par son père et basque par sa mère – Athualpa Yupanqui. Il fut porte-parole des paysans misérables d’Argentine et proche du Parti communiste, ce qui lui valut son exil en France. Parmi les centaines de chansons qu’il interpréta, Duerme Negrito.
La guitare de Yupanqui
Duerme negrito
Duerme, duerme negrito,
que tu mama está en el campo, negrito…

Duerme, duerme negrito,
que tu mama está en el campo, negrito…*

Te va a traer codornices para ti,
te va a traer rica fruta para ti,
te va a traer carne de cerdo para ti.
te va a traer muchas cosas para ti.
Y si negro no se duerme,
viene diablo blanco
y ¡zas! le come la patita,
¡chacapumba, chacapún…!

Duerme, duerme negrito,
que tu mama está en el campo, negrito…

Trabajando,
trabajando duramente, trabajando sí,
trabajando y no le pagan, trabajando sí,
trabajando y va tosiendo, trabajando sí,
trabajando y va de luto, trabajando sí,
pa’l negrito chiquitito, trabajando sí,
pa’l negrito chiquitito, trabajando sí,
no le pagan sí, va tosiendo sí
va de luto sí, duramente sí.

Duerme, duerme negrito,
que tu mama está en el campo, negrito…
Athualpa Yupanqui
(1908 – 1992)

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Automne bilingue

L’automne – Der Herbst, en allemand. Voici un opus à deux voix proposé par Arte Radio.com, adapté d’un bref poème de Friedrich Hölderlin.
Tatjana Bogucz est à l’origine de cette ode à deux voix qu’elle interprète aux côtés de Eric Herson-Macarel. Bernard Tautrat en a assuré la traduction et Christophe Rault la réalisation.
Friedrich Hölderlin (1770-1843) sur Wikipedia

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Aqueras Montanhas

Une fête comme les Béarnais en ont le secret hier-soir à Salies. Très conviviale, agrémentée de bonne charcuterie, de bon vin ET de beaux chants. En béarnais bien sûr, ce parler occitan qui résonne fort en moi car je n’oublie pas que de l’autre côté de la France, dans son Haut-Var natal, ma grand-mère Zoé parlait le provençal. Hier-soir, le groupe Esbarrits de Cardesse – près de Monein – avait fait le déplacement jusqu’à la place du Bayaà, la place centrale de Salies-de-Béarn pour accompagner les festaïres. Je me suis régalé. Et j’ai été particulièrement touché par l’interprétation d’Aqueras MontanhasSe canto en Provence, l’un des deux hymnes de l’Occitanie avec La Coupo Santo – donnée par Esbarrits dans la Crypte du Bayaà.

Lorsque résonne Aqueras Montanhas, j’ai à chaque fois une pensée pour Jean Lassalle, député des Pyrénées-Atlantiques, maire de Lourdios-Ichère, qui entonna cet hymne dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale un jour de juin 2003, pour réclamer une vrai politique en faveur des zones reculées comme l’est sa vallée. Jean Lassalle poursuit en cet automne son tour de France à pied, entamé en avril à la rencontre des Français, pour qu’ils l’aident « à vaincre l’indifférence du monde qui nous entoure ». Je ne partage pas toujours ses idées politiques mais je lui reconnais un charisme et un courage hors-normes. Et je crois bien n’être pas le seul à admirer le bonhomme.

Aqueras Montanhas (source : l’Ostau Bearnes )

Aqueras montanhas / Ces montagnes
Qui tan hautas son / Qui si hautes sont
M’empèchan de véder / M’empêchent de voir
Mas amors on son. / Où sont mes amours.
Si sabí (on) las véder / Si je savais où les voir
On las rencontrar / Où les rencontrer
Passerí l’aigueta / Je passerais l’eau
Shens paur de’m negar. / Sans peur de me noyer.
Hautas, be’n son hautas ! / Hautes, qu’elles sont hautes !
Mes s’abaisharàn / Mais elles s’abaisseront
E mas amoretas / Et mes amourettes Que pareisheràn. / Apparaîtront.

Si canti jo que canti / Si je chante moi je chante
Canti pas per jo / Je ne chante pas pour moi
Canti per ma mia / Je chante pour ma mie
Qui ei auprès de jo. / Qui est auprès de moi.

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Aiguiser

Aiguiser. Ses lames. Ses armes. Son appétit. Sa curiosité. Son verbe. Sa soif de justice. Son désir de changement. Sa riposte. A chacun de choisir.
Aujourd’hui, les rémouleurs ont presque tous disparu…

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Apaiser mon âme

Ce n’est pas un scoop, le dernier opus de Depeche ModeDelta Machine – est un petit bijou. Parmi les titres que j’écoute en boucle, Soothe My Soul. Apaiser mon âme. Extrait
Le site officiel de Depeche Mode

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