Author Archives: Eric Schulthess

Isabelle la boulangère

Hier-matin, Madame la boulangère m’a ouvert en grand les portes de son magasin pour une séance de dédicaces de « Marseille rouge sangs ». Lorsque le flot des clients s’est calmé, midi trente approchant, Isabelle Ederlé s’est racontée. A côté du fournil où elle ne ménage pas son énergie. Ce fournil où elle s’applique et s’affaire chaque jour, avant d’accueillir et servir ses clients. Ce métier n’est pas le premier qu’elle exerce. Isabelle est entrée en boulangerie après d’autres activités professionnelles. Un vrai choix de vie.
Isabelle Ederlé vend son pain, ses viennoiseries et ses gâteaux au 76, traverse Tiboulen, dans le 8ème arrondissement de Marseille. Grâce à elle, j’ai eu notamment le plaisir de voir surgir dans le magasin mon ami Bob, Twitto à l’humour phénoménal. J’ai eu aussi l’immense joie de retrouver mon camarade Jean-Paul Nostriano, Endoumois comme moi. Le coeur rouge sangs comme moi. Mille fois merci à Isabelle. Sans doute appréciera-t-elle ce poème de Rimbaud…
Les Effarés
Noirs dans la neige et dans la brume,
Au grand soupirail qui s’allume,
Leurs culs en rond [,]À genoux, cinq petits, — misère ! —
Regardent le boulanger faire
Le lourd pain blond [.]

Ils voient le fort bras blanc qui tourne
La pâte grise, et qui l’enfourne
Dans un trou clair.

Ils écoutent le bon pain cuire.
Le boulanger au gras sourire
Chante un vieil air.

Ils sont blottis, pas un ne bouge,
Au souffle du soupirail rouge,
Chaud comme un sein.

Quand, pour quelque médianoche,
Façonné comme une brioche,
On sort le pain,

Quand, sur les poutres enfumées,
Chantent les croûtes parfumées,
Et les grillons,

Quand ce trou chaud souffle la vie
Ils ont leur âme si ravie,
Sous leurs haillons,

Ils se ressentent si bien vivre,
Les pauvres Jésus pleins de givre,
Qu’ils sont là, tous,

Collant leurs petits museaux roses
Au grillage, grognant des choses
Entre les trous,

Tout bêtes, faisant leurs prières,
Et repliés vers ces lumières
Du ciel rouvert,

Si fort, qu’ils crèvent leur culotte,
Et que leur chemise tremblote
Au vent d’hiver.

Arthur Rimbaud (1854 – 1891)

1 Comment

Filed under son

Chez le coiffeur algérien

De passage à Marseille, je me suis fait un petit plaisir : aller chez le coiffeur arabe. Même lorsque je n’en ai as vraiment besoin, je me rends rue Vincent Scotto, à deux pas du Marché des Capucins  si cher à Jean-Claude Izzo. De l’autre côté de la Canebière en descendant vers le cours Belsunce, la rue regorge de salons de coiffure tenus par de jeunes algériens. J’en apprécie la gentillesse. En plus, ce sont des as de la tondeuse, du rasoir et du ciseau. Et l’ambiance est toujours joyeuse. Depuis mardi et la qualification de l’Algérie pour la Coupe du monde de football 2014, les coiffeurs algériens ont encore plus la banane. Et ils écoutent en boucle la télé. Hier, c’était Canal Algérie.
L’Algérie ira au Mondial brésilien

Leave a Comment

Filed under son

Rester à la House

Déniché ce son du danois Eric Connie, au titre qui correspond bien aux vies que nous menons souvent : Not a second.  C’est de l’Electronic House. On peut aisément danser dessus en se laissant tirer par l’oreille.
Far From Las Vegas est un autre morceau bien agréable à siroter entre deux sessions de dance.
Eric Connie connaît bien la ville américaine. Il y a vécu 7 ans avant de rentrer à Copenhague produire des disques et faire le DJ.
Eric Connie sur la Toile
et sur Twitter @ErikConnieMusic

Leave a Comment

Filed under son

L’hiver, entouré de nuit claire

Ici, la neige d’hier n’est plus ce matin qu’un souvenir boueux, un désordre verglacé abandonné dans les rigoles. Il fait froid. Très froid, je trouve. Je suis frileux, vous savez. J’ai la goutte au nez. C’est l’hiver. Der Winter ist da.
Cette lecture poétique bilingue du poète allemand Friedrich Hölderlin est proposée par ARTE Radio.com, sur une idée de Tatjana Bogucz. Bernard Tautrat a assuré la traduction. Eric Herson-Macarel & Tatjana Bogucz lisent le poème. Christophe Rault a réalisé ce petit bijou radiophonique.
Friedrich Hölderlin lu avec douceur, en mélangeant les sons des deux langues, je suis sous le charme. D’autant plus que ce rythme lent, ce pas de deux tendre et sensuel titille la curiosité, incite à en savoir un peu plus sur ce grand poète qui vécut à cheval sur le XVIIIème et le XIXème siècles. Vous ne trouvez pas ?
Friedrich Hölderlin raconté par Esprits Nomades
 Der Winter

Das Feld ist kahl, auf ferner Höhe glänzet

Der blaue Himmel nur, und wie die Pfade gehen,

Erscheinet die Natur, als Einerlei, das Wehen

Ist frisch, und die Natur von Helle nur umkränzet.

 

Der Erde Stund ist sichtbar von dem Himmel

Den ganzen Tag, in heller Nacht umgeben,

Wenn hoch erscheint von Sternen das Gewimmel,

Und geistiger das weit gedehnte Leben.

 

L’hiver

Chauve est le champ

Ne luit dans la lointaine hauteur

Rien que le bleu du ciel et tels vont les sentiers

La nature apparaît une unité

Le vent est frais et le clair seul couronne la nature.

 

La rondeur de la terre est visible du ciel

Pendant le jour entier entouré de nuit claire.

Quand apparaît en haut la foule des étoiles

Et plus chargé d’esprit la vie loin étendue

 

Friedrich Hölderlin (1770-1843)

Leave a Comment

Filed under son

Un frisson blanc sur le Mont Fuji

Ce matin, je me suis réveillé entouré de petits flocons blancs. Pas un souffle d’air dans les branches et une douceur, dehors comme dedans, qui m’a aussitôt envoyé de l’autre côté du globe, vers ce Mont Fuji qui m’obsède depuis que je l’ai aperçu au printemps à travers le hublot de l’avion qui me ramenait au pays. Il doit être blanc de haut en bas en ce moment, le mont mythique des Japonais. Alors, j’ai pensé à Nobuto Suda, artiste japonais qui vit à Kyoto, adepte comme moi de la mescle, du mélange de musique et des sons de la nature. J’apprécie la couleur à la fois étrange, inquiétante et apaisante que donne à ses morceaux cet artiste, sorte de musicien-field-recorder. Voici son dernier opus, Preoccupying my imagination, qui date de quelques jours.
Le Mont Fuji, je l’ai approché aussi grâce à Francis Royo, poète-blogueur rencontré sur Twitter, auteur d’un magnifique texte publié sous le titre énigmatique : Yui (Tokaïdo – Satta-Mine 16e relais)
« quatre voiles glissent sur la passe de Satta
sous les crêtes
depuis Yui
le frisson blanc du Fuji
affleure à bords de rocs
l’abrupt enseigne la prudence
et l’écoute
avant le saut fatal du regard
l’abrupt avide de nos cœurs
silencieux de tout
et de l’oubli du vent
passé
perdu
le vide est bleu comme la nuit
qui vient
entre les pins »
Francis Royo
Le blog de Nobuto Suda
 Le field-recording sur le blog Poptronic’s

Leave a Comment

Filed under son

Concerto pour sirène et clarinette

La guerre ? Les bombardements ? L’annonce d’une catastrophe ? Le rappel que nous sommes bien le 1er mercredi du mois ? Que vous évoque donc une sirène urbaine ? Vous savez, cette sirène qui s’élance dans le ciel de Marseille – dans d’autres villes aussi je suppose – et que nous laissons monter, comme ça, et nous projeter pendant de longues secondes vers un univers de danger, de peur, de souvenirs enfouis. Figurez-vous que cette sirène a inspiré les artistes du centre national de création Lieux Publics, qui organisent tous les premiers mercredis du mois les Sirènes et Midi Net. Début novembre, ils ont accueilli un concert pour sirène et clarinette basse, sur le parvis de l’Opéra de Marseille. Le compositeur s’appelle  Benjamin Dupé. Le clarinettiste Mathieu Fèvre. Voici le reportage réalisé par Anne-Lise Renaut, du journal culturel gratuit Zibeline.

Le prochain concert des Sirènes et Midi Net est prévu pour le mercredi 4 décembre à 12h. Il sera donné par le Collectif jambe sur le parvis de l’Opéra de Marseille.

Zibeline projette de renforcer sa webradio début 2014 et se lance dans une collecte destinée à concrétiser ce chantier.

Leave a Comment

Filed under son

Aujourd’hui, je tire la chasse

Je l’ai appris tout à l’heure à la radio, c’est donc aujourd’hui la Journée Mondiale des toilettes. OK. Pas compliqué de trouver ce que j’aimerais pouvoir lancer aux oubliettes et tirer la chasse par dessus : en vrac, le racisme sous toutes ses formes, la xénophobie sous toutes ses coutures, l’intolérance, la méchanceté, la violence faite aux pauvres, l’indifférence devant les démunis, le mépris glacé de la finance pour les humbles, l’arrogance des nantis, la suffisance des grands de ce monde face aux gens du peuple, la morgue des éditocrates qui n’ont plus mis les pieds dans une cité ou une exploitation agricole depuis des lustres, les télévisions qui abreuvent les gens de programmes stupides, consternants, l’irrespect vis à vis de la différence. De toutes les différences. J’en oublie sans doute, mais c’est déjà beaucoup. Alors, je respire un grand coup et je tire la chasse.
La Journée Mondiale des toilettes est en fait une chose très sérieuse puisqu’elle est placée sous l’égide de l’ONU. J’avoue que tout à l’heure, cette info m’a fait un peu sourire de prime abord. Mais plus question de sourire lorsque j’apprends que près de 2,5 milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à des installations sanitaires correctes. Que fournir des toilettes pourrait permettre de sauver la vie de plus de 200.000 enfants chaque année. Selon la World Toilet Organisation, chaque année plus d’un million et demi d’enfants et de bébés de moins de 5 ans meurent à cause de diarrhées et autres maladies dues à de mauvaises conditions d’hygiène, à commencer par les sanitaires.
Les toilettes publiques, c’est aussi un « combat » dans nos villes. Tenez, à Marseille, la deuxième ville de France, eh bien le compte n’y est pas comme le rappelle le site Marsactu.

Leave a Comment

Filed under son

Mon Papa fut Instituteur de la République

Je me suis assis tôt hier-matin aux côtés de mon Papa et je l’ai un peu dérangé dans sa lecture. Nous aimons beaucoup discuter ensemble, alors, il a posé son livre. Un essai sur l’histoire des religions. Mon Papa dévore depuis toujours. Quatre livres par semaine, il lit. Je suis fier d’être le fils de ce Papa-là, homme cultivé, très fin, drôle aussi parfois lorsqu’il se prend pour Pavarotti:-) Fier d’être le fils d’un ancien Instituteur de la République. Ce qui faillit ne jamais arriver…
Mon Papa rêvait d’enseigner l’Histoire-Géo. Ce rêve, ma fille aînée Noémie le lui a offert quelques décennies plus tard en devenant professeur de Chinois…
Mon Papa m’a fait découvrir Beethoven, Tchaïkovsky, Chopin entre autres.
– La grande musique, il me disait quand j’étais petit. Avec tout en haut de la liste, Jean-Sébastien Bach
Ce prélude de la 1ère suite pour violoncelle seul de Bach nous évoque notamment le concert improvisé du grand Mstislav Rostropovitch aux premières heures de la chute du Mur de Berlin en novembre 1989, lorsqu’il alla s’asseoir au pied du mur de la honte…

rostro

Leave a Comment

Filed under son

Pierre Echinard et le Carré des Ecrivains « carrefour d’humanité »

Ce fut donc hier un vrai beau moment de ma vie de jeune auteur que ce Carré des Ecrivains au Centre Bourse. J’ai eu l’honneur d’y être invité par le Comité du Vieux Marseille, pour mon recueil de nouvelles Marseille rouge sangs, publié fin mars par les Editions Parole. Beau moment car cet évènement, voilà des années que je le badais en tant que spectateur. Et là, acteur j’étais, participant ! Installé s’il vous plaît  juste à côté de Pierre Echinard, historien marseillais et véritable figure du monde culturel et littéraire de ma ville natale. De quoi donner une dimension supplémentaire au plaisir que j’ai pris. Figurez-vous que Pierre Echinard a assisté à tous les Carrés des Ecrivains depuis le tout premier. Question de fidélité, mais pas seulement.
Demain lundi, c’est à un autre historien marseillais que l’on rendra hommage, le regretté Emile Temime. Cette journée labellisée Marseille Provence 2013 aura pour thème « Marseille : des récits à l’histoire » et sera proposée de 9H à 17H au Musée d’Histoire de Marseille – 2, rue Henri-Barbusse 13001 Marseille

Leave a Comment

Filed under son

Ma Maman cherche et trouve

Ma Maman est joyeuse. Rêveuse. Imaginative. Détendue et calme malgré ses tourments de santé. Heureuse comme moi de partager la douceur d’une matinée avec vue sur la rade. Ma Maman est une merveilleuse dame qui a gardé son âme d’enfant.

Grand Corps Malade, Maman ? Il suffit de demander. Pères et Mères. Parce que Papa, bien sûr, n’est pas bien loin.

Le site de Grand Corps Malade

Leave a Comment

Filed under son