C’est à entendre sur L’aiR NU

Comme un jeu, c’est. Pas un jeu de lumières. Ni un jeu de mots. Un jeu de sons, plutôt. Mieux : un jeu à partir de sons. C’est ça, oui. Ce jeu invite à créer ce qui émerge de soi-même après un plongeon et une immersion dans trois sons. Ces sons sont à choisir parmi la ribambelle que contient la sonothèque de L’aiR NU. L’aiR NU, c’est un site créé par un collectif d’autrices et d’auteurs qui se régalent à mescler les mots, les sons et les images. L’onglet « C’est entendu » est la porte d’entrée du jeu, elle ouvre sur le chemin vers les sons. Ensuite, on se laisse guider et surtout on écoute et puis on imagine. Je me suis lancé avec gourmandise dans ce jeu. Trois sons ont accouché d’un petit poème. C’est à entendre et c’est ici .

En promenant ma curiosité sur L’aiR NU, j’ai déniché de petites merveilles : Minutes papillon, les collages sonores de Christine Jeanney, à écouter et savourer ici.

Autre ravissement, les épiphanies poétiques de Pierre Ménard. Sonores et visuelles, elles se laissent approcher ici.

Bonne(s) écoute(s) !

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Sur les hauteurs du monde

Comme un appel au cœur de l’absence

monté te retrouver …

la suite sur carnetdemarseille.com

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Blog en jachère après les cloches

Je coupe le son de ce blog pour quelques jours, quelques nuits et peut-être davantage. Besoin d’une pause. De paix. De silence. Verrai en temps voulu si le tempo repart. Prenez soin de vous.

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Se poser sous l’arbre avec Bashō

Saudade. Morriña. Spleen. Déjà plus d’un quart d’année passé au passé. Lassitude. Mélancolie. Soif de quiétude. Se poser sous l’arbre. Relire Bashō en écoutant la musique de Yuki Murata. Retrouver la paix.

Je me remémore

beaucoup de souvenirs

fleurs de cerisier

et aussi

Un moment

nuit de lune

sur les fleurs

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Hashtag Jukebox embarqué

Radio France. La grève reconduite jusqu’à ce mardi 7 avril. Cela fera 20 jours. Du jamais vu dans l’histoire de la radio publique. Ce qui est désespérant, c’est que personne n’aperçoit d’issue à l’horizon. En attendant la sortie de cette crise très politique, le baladeur classique de Julien Cernobori me manque. Jean-Noël Jeanneney et son Concordance des temps me manque. Et plein d’autres aussi. Restent les podcast. La radio à la demande. Pas pratique en voiture. Là, c’est jukebox embarqué. La musique en boucle. Drôlement bien roulée – bravo aux programmateurs – mais j’avoue que je commence un peu à me lasser…

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En attendant le printemps. Huit haikus et un poème

Premier vendredi du mois rime parfois pour moi avec VaseCommunicant. À l’initiative de François Bon et de Jérôme Denis, qui le désire se choisit un(e) partenaire et chacun(e) publie sur le blog (ou le site) de l’autre. Ce mois-ci, c’est avec Marie-Noëlle Bertrand * que j’échange. Elle a écrit 8 haikus, à découvrir sur carnetdemarseille.com. Mon poème a trouvé place sur son blog la dilettante. Voici la lecture à voix haute de ce VaseCo inspiré par 4 mots : En attendant le printemps.

 

Marie-Noëlle Bertrand est aussi sur Twitter @eclectante

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Au sommet des grands pins

Se jucher tout là-haut. Respirer tant qu’il est encore temps. Écouter le silence. Relire Kobayashi Issa.

D’une voix jaune

le rossignol

appelle ses parents

 

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Lire Jean-Claude Izzo au rond-point de Callellongue

J’ai franchi le pas. Impressionné et séduit depuis des mois par le projet que mène François Bon en partenariat avec le Pôle des arts urbains Saint-Pierre des Corps, le tour de Tours en 80 ronds-points. Alors, j’ai décidé de me lancer, de tenter le coup, et d’aller lire à voix haute – un jour peut-être crierai-je moi aussi – de la littérature. J’ai choisi Jean-Claude Izzo, un extrait de Marseille, la lumière et la mer, et me suis installé au rond-point de Callelongue.

Izzo parce que l’auteur des Marins perdus et du Soleil des mourants – je n’oublie pas Total Khéops et la suite – a écrit tant de beaux textes sur Marseille. Izzo car c’est lui qui m’encouragea à ne rien lâcher et à continuer à écrire, alors que mes nouvelles essuyaient refus après refus d’éditeurs parisiens.

Callelongue parce qu’avec L’Estaque, c’est le quartier d’une extrémité de ma ville. Ouvert sur la possibilité de s’en aller,  de voyager, d’imaginer d’autres vies possibles, d’autres destins. Ce rond-point de Callelongue est l’ultime rond-point marseillais avant le chemin des calanques. Une impasse à l’extrême sud-est de la cité. Le décor est minimaliste : quelques cabanons dans le fond du port, un bar restaurant, un parking, le terminus de la ligne 20 du bus et une fontaine pour les marcheurs. Chaque fois que j’y viens pour promener entre mer et roches blanches, me revient en mémoire la voix de Izzo. Posée. Chaleureuse. Timide. Tout comme le quartier du Panier ou le marché des Capucins, au coeur de Marseille, cet endroit est intimement lié à l’écrivain. Izzo adorait s’y perdre, en toute saison. Cet ailleurs dans Marseille lui rappelait la Grèce fondatrice. Il y côtoyait les gens de peu. Pêcheurs, marcheurs, cabannoniers, anonymes happés par la magie de l’endroit. C’est peut-être ici qu’Izzo écrivit Marseille, la lumière et la mer, qui figure dans l’anthologie Méditerranées qu’il publia avec Michel Le Bris en janvier 1999, quelques semaines avant sa mort. Douze autres écrivains y sont associés, dont Erri de Luca, Amin Maalouf, Jacques Lacarrière et Assia Djebar.

Située à l’entrée du Parc national des calanques, Callelongue est posée tout au bout de la route du bord de mer, après le village des Goudes. Pour y accéder, il faut traverser le quartier de la Pointe-Rouge, qui nous renvoie à un passé industriel aujourd’hui mort et enterré. À partir de la fin du XVIIIème siècle, ce quartier abrita des usines : traitement de la soude, traitement du plomb, puis raffinage du soufre. La soude permettait d’alimenter les multiples verreries et savonneries marseillaises. Nettoyé de ses impuretés, le soufre était destiné aux moulins à poudre marseillais et aux industriels de textiles pour le blanchiment de la laine ou de la soie. Une partie de leur production était également exportée vers l’Orient. D’où l’intérêt d’une implantation en bord de mer. Aujourd’hui, les collines de Callelongue et des Goudes gardent quelques traces encore visibles de ces usines, entre autres des cheminées rampantes, condensateurs destinés au filtrage des vapeurs d’acide chlorhydrique.

Ce que le rond-point voit de Marseille

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autour du rond-point

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le rond-point vu de l’extérieur

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Google Earth 43 ° 12’45.63 N – 5°21’12.18 E

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Là-bas ils y sont, à la radio

Vive la radio ! À partager sur la toile, cette émission commune, transchaînes, au 13ème jour de la grève à Radio France. Une espèce de Là-bas si j’y suis fabriquée in situ, en direct dans le studio 108 de la Maison de la Radio, par la Société des Producteurs Associés de Radio France. Ils ont pris l’antenne avec l’ambition d’expliquer aux auditrices et auditeurs que nous sommes les raisons de la grève. Une émission destinée à rappeler qu’une véritable radio de service public, qui informe, éduque et distrait, indépendamment des puissances de l’argent comme du pouvoir politique, c’est plus que jamais précieux pour notre démocratie. La dessinatrice Louison a participé à l’émission feutres à la main. Pour suivre le conflit à Radio France, ne pas se refuser une visite quotidienne à Radio Fañch. Ni à la page SoundCloud des grévistes.

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Que revienne vite le temps des cerises

En ce lundi teinté de brun et de bleu foncé, pas le cœur à parler. Juste envie de partager cette version de la chanson de Jean-Baptiste Clément. Elle nous vient de l’Empire du soleil levant.

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Quand nous chanterons, le temps des cerises
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête.
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au coeur
Quand nous chanterons, le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur.

Mais il est bien court le temps des cerises
Où l’on s’en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d’oreilles,
Cerises d’amour aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang.
Mais il est bien court le temps des cerises
Pendant de corail qu’on cueille en rêvant.

Quand vous en serez au temps des cerises
Si vous avez peur des chagrins d’amour
Evitez les belles!
Moi qui ne crains pas les peines cruelles
Je ne vivrai point sans souffrir un jour.
Quand vous en serez au temps des cerises
Vous aurez aussi des peines d’amour.

J’aimerai toujours le temps des cerises
C’est de ce temps là que je garde au coeur
Une plaie ouverte.
Et Dame Fortune en m’étant offerte
Ne pourra jamais fermer ma douleur,
J’aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au coeur.

Couplet ajouté pendant la guerre de 1871

Quand il reviendra le temps des cerises
Pendores idiots magistrats moqueurs
Seront tous en fête.
Les bourgeois auront la folie en tête
A l’ombre seront poètes chanteurs.
Mais quand reviendra le temps des cerises
Siffleront bien haut chassepots vengeurs.

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