Tag Archives: poésie

Le dernier poème de Robert Desnos

Alors que la nuit est tombée, me voici bouleversé par un tweet. Posté par Philippe Briday. Comme nombre de mes amis et amies numériques, il adore la poésie. Ce que je lis et relis est Le dernier poème de Robert Desnos. Chaudes larmes. Frissons. Besoin de le lire à voix haute et de le partager avec vous.

robert_desnos

Robert Desnos, poète antifasciste, résistant et journaliste, est mort le 8 juin 1945 du typhus à Theresienstadt, après avoir été déporté dans plusieurs camps de concentration. Il avait 44 ans.

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Des cris et des mots d’oiseaux

Depuis longtemps les oiseaux me fascinent, m’attendrissent, m’émeuvent aussi parfois. J’aime les regarder voler. Se poser. Chasser. S’enfuir. Donner la becquée à leurs petits. J’apprécie leurs chants, leurs cris, leurs ébats et leurs appels. J’aimerais prendre le temps plus souvent d’aller les observer et les enregistrer. En attendant, j’ai déniché sur le web un endroit dédié aux oiseaux du monde entier, Oiseaux.net, un site d’une très grande richesse documentaire. Plus de 2.400 oiseaux y sont présentés, fiches à l’appui. Avec en bonus leurs cris, leurs chants à écouter. En voici trois, que j’ai choisis parce que leur nom sonne agréablement à mon oreille. A chacun, je dédie un court texte. Histoire d’interroger leur mystère.

Albatros à sourcils noirs, de quel rivage ramènes-tu ce fard sombre ? Encre de Chine ? Khool du Maghreb ? A quel bal es-tu invité ? Que connais-tu des yeux clairs des enfants et des visages sans regard qui peuplent nos villes ?

Pélican blanc, combien de grenouilles t’es-tu offertes pour ainsi imiter leur chant ? Et ces chiens qui aboient depuis ton noble jabot, t’ont-ils déjà raconté les chasses à courre et les traques brutales ?

 Mouette rieuse, de qui te moques-tu sans cesse ? Des poissons qui te fuient ou des pêcheurs qui espèrent ? Et vers quelles rives vogue ta préférence  ? Marais, étangs, lacs, Méditerranée ?

Le site Oiseaux.net se consulte ici

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Un poème et des vaches

J’ai découvert une étonnante webradio grâce à mon compagnon d’ondes Fañch, blogueur de Radio Fañch. Depuis le coeur des Alpes, Radio Fond de France diffuse balades sonores, reportages et documentaires. Créative, joyeuse, la station pratique cette mescle dont je suis, vous le savez bien, un fan absolu. Voici d’abord la toute première chronique littéraire qu’elle a proposée, consacrée à un poème d’Apollinaire et signée Mademoiselle.

https://soundcloud.com/thom_rfdf/colchique-et-commentaire-en

 La mescle, c’est l’art de donner aussi à entendre les vrais gens, ceux qui vivent ici, en montagne et de s’intéresser de près également au sort des vaches en hiver.

https://soundcloud.com/thom_rfdf/les-vaches-en-hiver

Radio Fonde France s’écoute ici

 Les colchiques
« Le pré est vénéneux mais joli en automne
Les vaches y paissant
Lentement s’empoisonnent
Le colchique couleur de cerne et de lilas
Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-la
Violâtres comme leur cerne et comme cet automne
Et ma vie pour tes yeux lentement s’empoisonne

 Les enfants de l’école viennent avec fracas
Vêtus de hoquetons et jouant de l’harmonica
Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères
Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières
Qui battent comme les fleurs battent au vent dément

Le gardien du troupeau chante tout doucement
Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent
Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l’automne. »

Guillaume Apollinaire ( 1880 – 1918 ) publia Les colchiques  pour la première le 15 novembre 1907 dans le journal La Phalange puis dans le recueil Alcools.

 

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Deux poèmes de Francis Royo

De Francis Royo je ne connais presque rien, sinon qu’il poste chaque jour un poème sur son blog. Simples phrases douces et fulgurantes. Ou bien parfois, vers qui coulent et naviguent depuis des lieux qu’il parcourut, j’en suis sûr, dans ce Japon tourmenté et fascinant. Chaque jour, je guette ces éclats de poésie qui m’émeuvent et me captivent. Pour commencer l’année, je me suis essayé à en réciter deux.

Pour voyager dans Analogos, le blog de Francis Royo, c’est ici.

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Mon fils récite Victor Hugo

Marius, 10 ans, a appris en classe l’un des poèmes les plus poignants que je connaisse, Demain dès l’aube, de Victor Hugo. Il me l’a récité avec fierté. D’abord en accélérant quelque peu. Ensuite en laissant ses yeux se promener dans la pièce et suivre le rythme des vers, en essayant de vivre le texte. Je trouve que c’est réussi et j’aime que la poésie continue de trouver sa place à l’école.

Demain, dès l’aube…

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo ( 1802 – 1885 )

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L’hiver, entouré de nuit claire

Ici, la neige d’hier n’est plus ce matin qu’un souvenir boueux, un désordre verglacé abandonné dans les rigoles. Il fait froid. Très froid, je trouve. Je suis frileux, vous savez. J’ai la goutte au nez. C’est l’hiver. Der Winter ist da.
Cette lecture poétique bilingue du poète allemand Friedrich Hölderlin est proposée par ARTE Radio.com, sur une idée de Tatjana Bogucz. Bernard Tautrat a assuré la traduction. Eric Herson-Macarel & Tatjana Bogucz lisent le poème. Christophe Rault a réalisé ce petit bijou radiophonique.
Friedrich Hölderlin lu avec douceur, en mélangeant les sons des deux langues, je suis sous le charme. D’autant plus que ce rythme lent, ce pas de deux tendre et sensuel titille la curiosité, incite à en savoir un peu plus sur ce grand poète qui vécut à cheval sur le XVIIIème et le XIXème siècles. Vous ne trouvez pas ?
Friedrich Hölderlin raconté par Esprits Nomades
 Der Winter

Das Feld ist kahl, auf ferner Höhe glänzet

Der blaue Himmel nur, und wie die Pfade gehen,

Erscheinet die Natur, als Einerlei, das Wehen

Ist frisch, und die Natur von Helle nur umkränzet.

 

Der Erde Stund ist sichtbar von dem Himmel

Den ganzen Tag, in heller Nacht umgeben,

Wenn hoch erscheint von Sternen das Gewimmel,

Und geistiger das weit gedehnte Leben.

 

L’hiver

Chauve est le champ

Ne luit dans la lointaine hauteur

Rien que le bleu du ciel et tels vont les sentiers

La nature apparaît une unité

Le vent est frais et le clair seul couronne la nature.

 

La rondeur de la terre est visible du ciel

Pendant le jour entier entouré de nuit claire.

Quand apparaît en haut la foule des étoiles

Et plus chargé d’esprit la vie loin étendue

 

Friedrich Hölderlin (1770-1843)

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Jean-Marc Montera célèbre les poétesses de la Beat Generation

Mon ami d’enfance Jean-Marc Montera est un guitariste de grand talent, compositeur, spécialiste de l’improvisation et de l’expérimentation sonore. Voilà plus de 30 ans qu’il a choisi la voie de la création et de la recherche des univers musicaux qui surgissent soudain et nous happent ou nous dérangent. Reconnu sur la scène internationale, Jean-Marc – natif de Marseille, comme moi et citoyen à vie d’Endoume, comme moi – est aussi le directeur artistique du GRIM scène musicale montevideo, le Groupe de Recherches et d’Improvisation Musicale, basé… impasse Montevideo, à Marseille. Au début du mois, il a sorti un nouvel album : What’s Up ? Femmes poètes de la Beat Generation, dans la collection signatures aux Editions de Radio France. L’ambition de ce double CD avec livret est  de donner une voix à quelques unes de ces poétesses : Anne Waldman, Ruth Weiss, Janine Pommy Vega et Hettie Jones. Plongeons-nous dans l’ambiance avec l’un des 16 titres de ce double album : Living on air. Une pure merveille, vraiment.
Je suis sûr que comme moi vous serez tout autant séduit par ce second titre : Drum Song.

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Arthur Rimbaud, 159 ans aujourd’hui

Arthur Rimbaud naquit le 20 octobre 1854 à Charleville-Mézières. Je lui dois mon amour pour la poésie. Je me souviens même que jeune adolescent, je rêvais de devenir Arthur Rimbaud. Pour fêter son 159ème anniversaire, j’ai choisi la voix du regretté Stéphane Hessel. Passionné lui aussi de poésie, l’auteur de « Indignez-vous ! » nous embarque à bord du Bateau ivre du poète.

Cette lecture est extraite de l’album Une voix pour la poésie, un CD de poèmes dits par Stéphane Hessel et mis en musique par Laurent Audemard, publié par Indigènes Editions.

Je vous recommande de vous le procurer. Stéphane Hessel y lit aussi Apollinaire, Baudelaire, Villon ou Hölderlin, entre autres. C’est une merveille de disque.

Le Bateau Ivre lu par Philippe Léotard sur Youtube

Arthur Rimbaud sur poetes.com

Arthur Rimbaud sur Wikipedia

Sur France Culture, Henri Guillemin raconte Verlaine et Rimbaud

 

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Effarante misère

Aujourd’hui 17 octobre, c’est la Journée mondiale du refus de la misère. Initiée il y a près de 30 ans par le père Joseph Wresinski, le fondateur d’ATD Quart Monde, cette journée est destinée à sortir de l’oubli les plus démunis d’entre les humains. Pour y contribuer à ma façon – avec un son – j’ai choisi la poésie d’Arthur Rimbaud. Par la voix de Gérard Desarthe, plongeons-nous dans l’extrème misère des enfants de la fin du 19ème siècle. Le poème s’intitule Les Effarés, l’un des textes du recueil Poésies.

Les Effarés fut écrit par Arthur Rimbaud après l’échec sanglant de la Commune de Paris. S’il revenait sur terre près d’un siècle et demi plus tard, l’enfant de Charleville-Mézières constaterait que la misère n’a pas beaucoup perdu de terrain…

Rimbaud Arthur, le site

Les Effarés

Noirs dans la neige et dans la brume,
Au grand soupirail qui s’allume,
Leurs culs en rond,

A genoux, cinq petits, – misère ! –
Regardent le Boulanger faire
Le lourd pain blond.

Ils voient le fort bras blanc qui tourne
La pâte grise et qui l’enfourne
Dans un trou clair.

Ils écoutent le bon pain cuire.
Le Boulanger au gras sourire
Grogne un vieil air.

Ils sont blottis, pas un ne bouge,
Au souffle du soupirail rouge
Chaud comme un sein.

Quand pour quelque médianoche,
Façonné comme une brioche
On sort le pain,

Quand, sous les poutres enfumées,
Chantent les croûtes parfumées
Et les grillons,

Que ce trou chaud souffle la vie,
Ils ont leur âme si ravie
Sous leurs haillons,

Ils se ressentent si bien vivre,
Les pauvres Jésus pleins de givre,
Qu’ils sont là tous,

Collant leurs petits museaux roses
Au treillage, grognant des choses
Entre les trous,

Tout bêtes, faisant leurs prières
Et repliés vers ces lumières
Du ciel rouvert,

Si fort qu’ils crèvent leur culotte
Et que leur chemise tremblote
Au vent d’hiver.

Arthur Rimbaud (1854 – 1891)

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Mescle de pluie

Je ne sais pas chez vous, mais ce soir, ici en Béarn il pleut et ça fait du bien, c’est très agréable. Après une journée chaude comme tout, l’obscurité a ramené les nuages de l’océan vers l’intérieur et les gouttes ont entamé leur ballet sur les tuiles des toits. Du coup, j’ai cherché et trouvé du bon son de pluie mêlé à de la musique apaisante. C’est Alexander Plaum, chercheur de sons de nature, qui depuis Saint-Pétersbourg nous envoie cette mescle. Nisk Rain est le titre du morceau.

Vous connaissez ma passion pour les haïkus. En voici deux, du grand maître japonais Bashô, que lui a inspiré la pluie.

Voyageur                                                             La pluie brumeuse
ainsi m’appellera-t-on –                                    un jour sans voir le mont Fuji –
première bruine                                                 que c’est agréable

Bashô (1644-1694)

 

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